Fripouille fait l'andouille

Le complément de vaccination n'aura lieu que mardi prochain et, en attendant l'ausweis de sortie au jardin, ma bestiole est de plus en plus enragée. Elle ne se contente plus de me voler une chenillette de temps à autre, elle en attaque la gerbe en masse. Elle saute sur tout ce qui bouge, fait tout tomber en ponctuant la chute d'un "brouâârk!!" - sorte de cri de poule qui aurait avalé un corbaque - et détale à fond de train en dérapant dans les virages.
Il faut dire que la noiraude est en pleine forme, poil repoussé, et qu'à part l'extrémité de la queue qui, glabre lombric nécrosé, devra un jour ou l'autre subir une ablation, on la dirait intacte de tout accident.

Panem et circenses

Notre zébulon n'est pas bien difficile. Tant qu'elle a de quoi se goberger et se distraire, elle semble heureuse. De fait, du côté boustiffe, la bête se montre d'une curiosité incroyable et affectionne un bol alimentaire très varié. Comme tous les chats, elle adore poissecailles et barbaques, mais en plus, on l'a vu, elle se régale de fromages. Chèvre frais, Comté et Beaufort, tout y passe. Plus étonnant - car les chats sont réputés n'avoir de récepteurs gustatifs au sucré - ma fifille adore les sucreries. La glace au caramel au beurre salé donc, mais aussi la confiture de mirabelle et celle de cynorhodon, autrement dénommé gratte-cul.















En ce qui concerne l'activité ludique de notre démon, la sortie lui étant pour le moment interdite, l'animal aime détriper tout ce qui passe à sa portée, tissus, papiers, objets menus en tout genre. Mais par dessus tout, ce qu'elle adore, c'est venir me voler des chenillettes nettoie-pipe dans le porte-crayons qui leur est dévolu sur mon bureau, et en faire des noeuds ou des ressorts.

Zébulon d'intérieur

Mon sapajou commence à s'ennuyer. Elle regarde par la fenêtre, impuissante, les bourdons voler et les oiseaux la narguer. A chaque passage de voiture, elle est prise d'une petite panique de chat. Dans quinze jours, une fois les vaccins complétés, elle aura le droit de sortir (sous surveillance évidemment), mais en attendant, elle se défoule à l'intérieur comme un ballon de baudruche qui se détend violemment. Enfin... les griffes en plus!

Sans commentaire

Ange gardien

Patafix! reprend ses habitudes domestiques petit à petit, faire ses griffes sur le coin du canapé, essayer de me voler de la boustiffe dans mon assiette, piquer toute la couverture...
Elle n'a pas le droit de sortir pendant un mois, alors je l'installe sur le rebord de la fenêtre, sous ma vigne. A chaque passage de voiture, la petite furie se rue à l'intérieur en dévastant l'arrangement bordélique de mon bureau.
Pour fêter le retour de mon diablotin à la maison, un gros matou blanc a paru dans le ciel, perché sur un nuage. Si c'est son ange gardien, comme le prétend la Claire, « il devra faire mieux à l'avenir » .

Le bon cal / La sale plaque

Nouvel examen vétérinaire vendredi matin et radio : un beau cal osseux s'est formé sur le fémur de notre fifille. La bête reprend du poil ! Elle a donc été autorisée à quitter définitivement sa cellule. Elle rentrera à la maison dès demain !
Quant à nous, dans le même temps ou presque, nous nous faisions poser un stent dans une artère bouchée, suite à un malaise cardiaque et une excursion en camionnette du SAMU.

Pas touche !

Bon, respiration en suspension jusque vendredi où, radio à l'appui, nous saurons si les affaires osseuses du ouistiti sont en ordre, et si on peut lâcher la bête hors de sa cage la journée durant. En attendant, fifille profite de ses sorties pour détriper le lit de repos de ma mère, en étreindre les coussins comme s'il s'agissait de sa progéniture, et se montrer quelque peu acariâtre en cas de tentative de sevrage prématuré. C'est mon coussin! à moi! à mouâââ!

Goinfrette

Où l'on apprend le goût prononcé de Patafix! pour la chose froide et sucrée. La bête n'a pas laissé un instant de répit à ma frangine qui se tapait une glace au caramel au beurre salé. Ma fifille a, paraît-il, d'abord donné un petit coup de langue dubitatif, puis un second, avant de se ruer sur le cornet et de laper à grandes et rapides pelletées une grande part de la dite crème glacée. Puis de léchouiller ma sœur elle-même aux commissures, et enfin de lustrer ses "propres" poils du museau. Ma frangeotte m'a dit que sa glace à la pistache de la semaine passée n'avait pas eu le même succès.