mardi 31 mai 2011

re-mise à jour

Le Galuchat

Il faisait chaud, très chaud et sec, et nous remontions la pente pesamment, accablée par le soleil cuivré du soir.



C'est alors que nous aperçûmes un nouveau (ou une nouvelle ?), tapi(e) au loin dans la pointe de jardin avec du grillage partout, où l'on joue à Guantanamo. Noir dessus, blanc de dessous, et assez furtif, comme une raie manta. Nous l'avons alors baptisé Le Galuchat.




Et que faisait Le Galuchat ? Il guettait un couple de pigeons lubriques venus de la ville pour lutiner dans la verdure. Notez l'œil torve du ramier dextre scrutant avec une lourdeur insoutenable la partie postérieure que le senestre expose avec une langueur tout aussi coupable.



Mais, alerte et farouche, le Galuchat colombophile s'enfuit au premier craquement de brindille. Ce n'est pas aujourd'hui que nous lierons amitié. Alors nous sommes repartie faire la sieste sur le mur en pierres sèches, à l'ombre du tamaris.

lundi 30 mai 2011

Lézard, ersatz de mulot

Le lézard court très vite et a un délicieux goût de poulet, ce qui en fait le meilleur remplaçant pour la chasse quand il y a pénurie de mulots. Certes, sa capture rapporte peu de points et il n'existe à l'heure actuelle aucun trophée ou récompense pour distinguer les tableaux garnis de squamates mais, en tant qu'ersatz rapide et goûtu, sa traque permet au moins de rester ingambe et d'entretenir ses réflexes en attendant le grand retour des rongeurs.

dimanche 29 mai 2011

La fin du monde!

Si une Patafix! toute énervée est venue me chercher à mon bureau, c'est parce que la fin du monde est proche. Ils nous avaient mis des tas de ballons dans le ciel, dont le somptueux aéronef sponsorisé par la Communauté urbaine et arborant le magnifique, subtil et original logotype "I LOVE NancY".



Pour assister à la fin du monde plus confortablement, Fifille a grimpé sur la camionnette garée devant chez Madame V. Normal, les ballons c'est haut, alors plus qu'on se perche mieux qu'on voit.



Des ballons, oui, mais des ballons qui s'alignent en conjonction avec la basilique de Saint-Nicolas de Muche, ça pue. Ça pue grave la confirmation des prévisions du calendrier Maya concernant la disparition des mulots. Du coup, Patafix! est repartie manger un encas au cas où.

mercredi 25 mai 2011

Rencontre du 3e type

Tante Fofie va encore s'énerver : "Nooon, Patafix! tout ce que tu veux, mais pas les lézards!" Sauf que ce que j'ai croisé dans ma salle de bains ce matin n'est pas un simple squamate, mais un redoutable alien venu en ordre rangé asservir les terriens. Non, je n'attaque pas à la vodka au tomber du lit, ni ne gobe de buvard au saut de la douche. Regardez-moi cette vicieuse patte surnuméraire articulée sur la panse de cet envahisseur écaillé comme une paire de pompes de maquereau ! Heureusement, Superfix! a terrassé le dragon qui s'est visiblement pris une bonne pâtée (notez comment il tire la langue, le Godzilla!).



lundi 23 mai 2011

Mise à jour

L'éducation d'Emile

Patafix! lit le Patablog — normal — mais aussi les commentaires que nos lecteurs veulent bien nous laisser. Nous remercions donc Tante Fofie qui a posté un commentaire "anonyme" à la suite du dernier billet et qui très certainement à l'origine de cette scène d'attaque en règle contre le filet protecteur de nos cucurbitacées.



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Nous grattions nonchalamment l'écorce d'un arbrisseau de nos papattes griffues dans le jardin du voisin, quand nous vîmes Emile au loin. Emile est un très beau jeune chat gris tigré que nous ne connaissions pas. Il était très calme et nous regardait derrière le grillage. Nous l'avons baptisé sur le champ Emile-L'impassible, du nom du saint du jour, mais aussi parce que la suite à montré qu'il restait à éduquer.




C'est avec une curiosité affable que Fifille s'est rendue auprès du nouveau, et a franchi le grillage afin de faire plus ample connaissance.





Patafix! a immédiatement mis sur le tapis le sujet qui fait les gorges chaudes de Dommartemuche : la pénurie de mulots. Emile n'était pas vraiment au courant de tous les détails, aussi, Fifille dut lui en expliquer tous les tenants et aboutissants, avec force grimaces imitant les mimiques des membres du Haut Comité : tout le monde sait que Joe-le-Toucan regarde toujours par-dessous comme un vieux notaire, que Gros-Rat est toujours en train de gueuler comme un putois postillonnant, que Bébert-le-mulot a des dents à rayer le parquet, et que Gribbit-de-Bingen est sujette à un fâcheux tic qui lui fait tirer la langue à chaque fin de phrase...



Ensuite s'est déroulée une scène étrange que nous ne nous expliquons pas complètement : Patafix! s'est postée de l'autre côté de la haie, et a sussurré quelques mots à Emile que ce dernier a accueillis d'un œil surpris. Je crains que Fifille, pudiquement dissimulée de l'autre côté du bosquet, n'en ait profité pour faire son éducation et lui révéler les plus graves secrets des chats dommartemuchois (du genre "Noisette a des vers" ou encore "Gros-Blanc sent l'ail"). Patamuche s'en est alors retournée sur ses terres en repassant le grillage.




Prenant soudainement conscience du drame local — pénurie de noisettes à cause d'un ver qui sent l'ail en tirant la langue — Emile fusa comme un éclair. Nous en avons subséquemment modifié son surnom en Emile-L'impassible-enfin-pas-tant-que-ça. Logique.

vendredi 20 mai 2011

La noisette jura, mais un peu tard.




Bon, un mulot ce matin. Un beau mulot, mais un mulot unique. Pas de quoi crier au retour de la croissance. Un mulot statistique, quoi. En revanche, nous ne serions pas étonné de retrouver un pic-épeiche dans la salle de bains, un beau matin. C'est que Patafix! lorgne régulièrement sur l'avancée des travaux de marteau-piquage des pommes de pin et des noisettes que le volatile coince astucieusement dans le creux d'un mirabellier. Fifille révise les Fables de La Fontaine, et se rêve flattant la noisette afin qu'elle ouvre un large bec et laisse tomber le pivert.



Malgré tout, Patamuche sonde en vain les trous de mulots désertés.


lundi 9 mai 2011

La guerre des nerfs

Toujours aucun espoir de paix dans la guerre froide et psychologique que s'opposent Noisette et Patafix! Nous arrosions vespéralement nos nouvelles plantations exotiques au potager, qui d'une brumisation d'eau de fonte de glaciers himalayens filtrée de ses poils de yéti — aux gouttes calibrées et à la température contrôlée — additionnée des nutriments les plus fins et délicats, qui du produit de la miction dorée de sortie d'une sieste poméridienne prolongée, quand Noisette s'avança à mi-jardin en rampant tel un ophidé court, gras et poilu, pour nous narguer de son regard fourbe et pervers. Tel un orque échoué, une raie manta furtive, un Batman de blanc pansu crashé en plein champ, l'infecte et nauséabonde fourrure réglisse-menthe nous lançait mille aiguillons empoisonnés de son oculus invidus.



Patafix! secoua la goutte, et grogna tant que le voisinage soupira de soulagement croyant l'orage venu rafraîchir les laitues et scaroles étiolées par la soif. Fifille se posta à vingt pas et soutint le regard de la harpie pie (haha!). L'air sentait l'ozone et de petits crépitements électrostatiques se faisaient ouir, témoins de l'intensification du couloir ionisé reliant les deux pôles poilus et griffus.



Après une éternité, Batman détala comme une péteuse.

dimanche 8 mai 2011

Pénurie : Léo mène l'enquête.

Hier soir, je repiquais les pousses de gourdes pèlerines (Xiaohulu) que j'avais fait germer sur le rebord de la fenêtre, et ce matin je montrais à Patafix le léger dispositif anti-chevreuil que j'ai érigé. En effet, Grand'saucisse et ses acolytes, comme me l'a rappelé ma voisine Mademoiselle J., aiment agrémenter leur ordinaire de jeunes pousses exotiques non endogènes au Plateau de Malzingouette. Les arbrisseaux plantés de l'année par Mademoiselle J. en sont témoins. Bref, Patafix! inspectait avec réprobation mon annexion sauvage, unilatérale et impromptue de son espace personnel de soins de peau par frottouillage à sec, quand...





... quand, disions-nous, depuis le pré du voisin Nord qu'elle venait d'investir, elle aperçu Léo-l'élégant venant à sa rencontre. Il avait l'air grave et Fifille se hâta d'aller le rejoindre.







La discussion sembla durer une éternité. Selon des indiscrétions, Léo commença poliment par demander à Fifille si son voyage à Londres et le mariage princier s'étaient bien passés, et si les conseils de maintien qu'il lui avait prodigués s'étaient avérés utiles. Mais rapidement, Léo aborda le sujet de son enquête auprès du voisinage : la pénurie de mulots. Patafix! se mit à chougner qu'elle n'avait croisé nuitamment que trois spécimens depuis la Noël — qu'elle avait occis selon les règles et conformément à la déontologie de son métier de chat —, et qu'elle était fort inquiète de la tournure des choses, qu'elle se demandait si les mulots avaient déserté Dommartemuche pour toujours, et s'il fallait se préparer à émigrer pour un pays de cocagne éloigné, où gambaderaient gaiement mille mulots bien peignés. Léo l'assura qu'il l'a mettrait au courant des résultats de son enquête et s'en fut, après quelques politesses d'usage.



Fifille le suivit à mi-distance jusqu'à ce qu'il atteigne le seuil du jardin où le Chambellan nouvellement élu des Matous-Roux, fort soucieux mais consciencieux, marqua une longue pause, probablement nécessaire à la compilation des nouvelles données enregistrées.






Cette affaire n'a pas fini de nous enquiquiner, semble-t-il.

vendredi 6 mai 2011

15 points qui seront discutés...

Un mulot! Oui, un vrai! Un tout petit, mais homologué. Ayant compris que les mulots se terraient dans un complexe ultra-sécurisé dépourvu d'internet, Patafix! a lancé cette nuit un raid-éclair, a exécuté le mulot en chef et l'a rapporté dans la salle de bains. Un vrai carnage, il ne restait que la tête et le système digestif. Le Haut Comité a longuement discuté de la publication éventuelle d'une photographie à fin d'authentification. Roro-furax, nouvellement admis au Comité, était pour : « si on ne la publie pas, les vannes seront ouvertes du tsunami de la suspicion que nulle digue ne saurait stopper, fût-elle bâtie des moellons de la bonne foi ». C'est un phraseur, le Roro. Bébert a rétorqué que la photo était atroce et dégradante pour la victime et ses proches, et que la publier serait provoquer inévitablement le peuple rongeur, déjà bien mis à mal cette année. Gribit a tranché : « Nous ne montrerons qu'une reconstitution sous forme de schéma descriptif et explicatif, non susceptible de heurter les consciences. »

Humblement soumis aux injonctions du Haut Comité, nous nous exécutons :

mercredi 4 mai 2011

Roro, le meilleur ennemi.

Privée de mulots, Patafix! se sent un peu seule. J'ai donc offert à Fifille un nouveau compagnon. Nous l'avons baptisé Roro-furax, en référence au Roland furieux de l'Arioste, car il fait partie de la famille des Angry Birds, ces sales zozios très énervés et kamikazes que l'on catapulte sur d'adorables gorets verts à fin d'extermination.



La rencontre a été fraîche, et Patamuche a d'entrée de jeu marqué Roro à la manière l'œil était dans la tombe et regardait Caïn.




Et puis s'en est suivi un crêpage de chignon de circonstance, avec gnons et ruades : Fifille est grande amie avec tous les gorets, sans distinction de couleur de soie. Ce n'était donc que tabassage mérité.





Une trève suivie d'un semblant de réconciliation ont pu être obtenus sur contrat sous seing privé m'engageant à produire 7 (sept) crevettes dans les 48 heures dans un bol protégé des attaques de fourmis.



Ouf. Nous nous en sommes roulée d'aise dans le potager.