dimanche 1 mai 2011

La pénurie de mulots



Après les flonfons, on reprend sa vie de petite campagnarde. Objectif 2011 : passer Commandeur de l'Ordre de la Toison de Mulot. Mais pour ça, il faut atteindre les 100 mulots au compteur et avoir dépassé les 3000 points cumulés. Avec 83 mulots et 2790 pts, vous pourriez penser que l'affaire est dans la poche. Mais...

Mais 2011 sera une année sans mirabelles ni mulots. Cela fait deux ans que nos mirabelliers donnent à plein, alors on peut comprendre ce repos. En revanche, l'absence de mulots reste un mystère. De mauvaises langues ont évoqué pour cause un prétendu génocide dommartemuchois à l'origine de cette carence, auquel Fifille ne serait pas étrangère. Mais fût-ce le cas, nous objectons que le mulot est mobile, que le mulot est un gens du voyage, que le mulot est le petit touareg rase-mottes de nos campagnes. En effet, le Grand Matriarcat Ratier de Lorraigne est expert en répartition des populations et régule un numerus clausus régional de manière à lisser les puits et pics démographiques. En clair, l'horror vacui du GMRL aurait dû conduire à l'immigration massive et commandée, et la formation de nouvelles colonies de rongeurs à Dommartemuche.
L'affaire semble donc a minima régionale. Y aurait-il quelque pertinence à tenter de valider une corrélation entre rareté de la mirabelle et absence du mulot ? Les études statistiques menées depuis 2009 par l'Observatoire des Corrélations à Effet-Papillon (groupement d'économie mixte à l'origine de l'expression "Pas de bras, pas de chocolat") n'ont pas le recul suffisant pour aboutir à une conclusion suffisamment étayée mais, en tout état de cause, le mulot n'est pas consommateur des drupes concernées. Le mulot se repaît d'herbes, de bulbes, de graines et de petits insectes. Ainsi, si l'on s'en tient exclusivement à une explication purement alimentaire de l'éclipse de mulot cette année, on se trouve désemparé, voire démuni.
Notre grenouille Gribit avance une hypothèse conséquente aux perturbations du magnétisme solaire observées depuis quelques années; Joe-le-Toucan n'en démord pas : ils sont tous partis au Congrès international de Laître-sous-Amuche sur l'implant d'incisives en oxyde de zirconium, et Gros-rat prétend que tout était écrit dans le calendrier Maya, on n'avait qu'à lire, et on aurait lancé à temps une campagne d'incitation à la procréation intensive. Bref, c'est le festival du grand n'importe-quoi, la fête du slip de cerveau, et Bébert-le-mulot sombre lentement dans une profonde déprime (on prétend qu'il ferait grande consommation de Gin-betterave...)

Rien n'est donc gagné d'avance dans la course au 100e mulot et le Grand Conseil des Chasses et Vènes est sur les dents, craignant tricheries et actions illégales des compétiteurs. Tous les congélateurs sont inspectés périodiquement afin de vérifier qu'aucun des concurrents n'importe des mulots d'élevage de l'étranger ou ne tente de faire valider deux fois la même prise.
Du coup, la moindre dépouille de mulot occis à la loyale devient un petit miracle, et l'on commence à se transmettre de génération en génération les faits épiques et héroïficques de Patafix! terrassant le terrifiant Mulot à moustaches de feu ou encore le récit de la lente agonie du mulot siamois qui avait une tête à chaque bout.
Le mythe prend le dessus, c'est le signe d'une grave crise.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est préoccupant cette pénurie de mulots, d'un autre coté Patafix! doit avoir besoin de se reposer les papattes après son périple anglishe.

LaPefte a dit…

Je pense, pour ma part, que c'est tout simplement la période qui veut ça : week-end de Pâques ensoleillé, ponts(!! où ça les ponts!???) du mois de mai...tous les médias s'accordent à le dire : les hôtels et campings des bords de mer étaient pleins ces derniers temps. Si on ajoute à ça les vacances scolaires (bein oui, doivent bien être scolarisés ces mulots) et autre Fête du travail, tout s'explique. Donc, no panic, il faut attendre...ou installer la mer à Dommartemuche!

Antoigne a dit…

Oui préoccupant. Et oui, nous n'avons d'autre choix que d'attendre. Vivement la fin des vacances.

Antoigne a dit…

hahaha! quelle élégance!