dimanche 26 juin 2011

Fu Manchu

Les lecteurs (-trices, faut être honnête) du Patablog le savent : Fifille est obsédée par l'idée qu'un jour, les arbres décident de pousser vers le bas. Disons simplement qu'elle est atteinte de katophytophobie, maladie rare, mais causant des troubles du sommeil (agitation, tremblements et trémulations) difficiles à circonvenir. Tout naturellement, donc, Patafix! se rend dès le réveil au pied des arbres pour vérifier leur sens de pousse, et les gourmander en cas de doute. Nous étions en plein contrôle de l'anophytie dendrique, quand...





... quand nous fûmes alertés : un gros vieux chat blanc-roux croisait sur nos terres! Patafix! accourut et servit à l'ancien force regards électriques et grognements furibards. Sous une telle pression psychologique, l'animal crème caramel aux yeux globuleux aurait dû détaler comme un péteux, ou attaquer sauvagement. Nenni! Le vieux se contenta de poursuivre plaisiblement sa traversée ponctuée de grognements signifiant très exactement : "C'est pas l'envie qui me manque de te coller une bonne grosse pâtée, demoiselle Patamuche, mais je suis trop vieux, j'ai des poussées d'arthrite et les artères en vrac, alors laisse-moi juste traverser ton très merveilleux jardin planté des cucurbites les plus prometteuses en matière de lutherie et je te fous la paix royale à laquelle tu aspires". Ramage auquel notre fifille fut apparemment sensible (avec l'arrière-pensée, toutefois, qu'avoir respecté une personne âgée ne nuirait pas à l'obtention future de l'Ordre de la Toison de Mulot...)





Nous eumes alors l'occasion de dévisager l'intrus, dont la simple description ferait frémir les plus vaillants. Le gros chat à poils long possède une face aplatie comme s'il avait reçu un fer à repasser sur le groin ("gn'ai pris gne bus! Où ça? Dans gna gueule!"), des yeux jaunasses saillant de leur orbite, et surtout une moue de méchanceté et de dégoût, d'aucuns ajouteraient de perversité. On dirait une vieille caricature de tenancier obèse de fumerie d'opium à Canton, proxénète et usurier à ses heures. Le mal asiate incarné. Nous l'avons donc baptisé Fu Manchu. Nous ne serions pas étonné d'apprendre que la bête est en parfaite santé, et qu'elle joue de son âge avancé pour attendrir les petits jeunes et en tirer quelque profit.




Fu Manchu poursuivit calmement son chemin, et disparut dans les entrailles de Guantanamuche, non sans s'être retourné une dernière fois.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il n'a pas l'air commode le vieux matou ... mais on comprend que le parc à cucurbilélé fasse des envieux

Antoigne a dit…

Ca, forcément, ça fait des envieux...