Le ballet du balai

Cette nuit, Patafix! a rapporté un mulot dans le couloir. Quoi de plus banal, pensez-vous, pour cette chasseresse hors du commun ? C'est que cette fois-ci, Fifille n'a pas éventré la souris d'entrée de jeu, histoire de lui montrer qui fait la loi. Non, notre chasseuse s'est mise à jouer avec le raton. Le pauvre mulot, pourtant bien vif, était terrorisé et pétrifié sur place en attendant la prochaine baffe amicale qui le ferait déguerpir.



Rapidement, nous avons essayé d'attraper le rongeur pour le retirer des griffes fatales de notre animal de compagnie, et le replacer dans son milieu naturel. Mais c'était compter sans Patafix! qui nous fit prévaloir ses droits sur la proie, et aussi sans le souriceau qui n'avait pas détecté la pureté de nos actes et nous échappait avec brio tout autant qu'elle évitait les coups de pattes de Fifille.



Notre souricette essayait de se réfugier sur les carrés noirs de mon carrelage, s'y croyant camouflée... et parvint à se faufiler entre les pattes de notre chat et jusqu'au salon, c'est-à-dire la bibliothèque, avec ses piles de livres au sol, un mini-Manhattan de papier. Puis sous le canapé. Puis dans un coin inaccessible. Puis un autre. Un régal de cachettes duquel nous tentâmes de déloger le raton pendant près d'une heure.



Finalement, ayant ouvert la porte d'entrée, le balai et moi, nous finîmes par diriger le mulot jusqu'à la sortie. Mulot rejoint par Patafix! avant que je n'eusse le temps de refermer la porte.
17 secondes plus tard, Fifille réapparaissait par la chatière, souris au bec. De nouveau le balai, de nouveau la porte et... de nouveau la chatière avec une Patafix! quelque peu fiérote d'avoir rattrapé le petit rat. Re-balai, re chatière. Trois fois de suite le même manège, avant que Fifille n'occisse ce méritant et résistant mulot. Il n'y a pas de justice...